Encore un qui redescend de la colline de l’arbre à rêves !
Regardez-le tout heureux, là !
Oui, c’est ça, souris, t’as de la chance, d’avoir attrapé un rêve !
Jules est manifestement … aigri.
Assis sur son banc, il regarde ce jeune du village revenir avec un rêve dans ses mains.
Une sorte de boule lumineuse qui irradie et illumine la personne qui le porte.
Le jeune lui montre son rêve de loin, le bonheur se lit sur son visage, et son pas décidé semble porté par un élan de la Vie.
Jules le regarde, envieux.
Lui, n’a pas de rêve.
Il a bien essayé.
Il est monté plusieurs fois en haut de la colline, quand personne ne regardait.
Au pied de l’arbre, il était trop petit pour attraper quoi que ce soit.
Les rêves qui pendaient aux branches lui paraissaient inaccessibles.
Il a essayé de sauter, de grimper, ou même de lancer des pierres.
Rien n’y faisait.
Impossible d’attraper quoi que ce soit.
D’où sa frustration et sa rancœur, quand il voit les autres redescendre avec un rêve.
Alors que le jeune s’éloigne d’un pas joyeux, il entend les bruits d’une canne s’approcher.
C’est le vieux boulanger du village qui fait son tour de fin de journée.
Tout le monde le salue chaleureusement.
Son pain a nourri avec gourmandise toutes les bouches du village.
Malgré son état d’être, Jules ne peut s’empêcher de lui sourire en repensant au goût du premier pain au chocolat qu’il avait mangé quand il avait 4 ans.
Le vieux boulanger lui fait un signe de la main et s’approche lentement.
— Bien le bonsoir, mon petit Jules, je reconnais bien là le sourire du garçon de 4 ans. Qu’en est-il du sourire du jeune homme d’aujourd’hui ?
Le visage de Jules change soudainement et se crispe à nouveau.
Le vieux boulanger demande d’un geste s’il peut s’asseoir et s’installe doucement à côté sans rien dire.
— Vous avez su comment que vous alliez devenir boulanger ? demande Jules après un moment, devinant la réponse.
Le vieux boulanger lève les yeux vers la colline de l’arbre à rêves.
— Les réponses viennent quand on est prêt à les recevoir, répond-il mystérieusement.
— Vous êtes allé à l’arbre à rêves, c’est ça ? s’empresse de continuer Jules.
— Oui, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois, rigole doucement le vieil homme.
Jules écarquille les yeux.
— Plusieurs fois ?!
Le vieux boulanger prend une profonde respiration.
— Vois-tu, je n’avais pas compris que l’arbre à rêves ne donne une réponse qu’à une seule chose. Tout ce que je voulais c’était un rêve comme pour les autres.
— Oui, moi aussi, je veux un rêve pour savoir quoi faire, comme toi, tu es devenu boulanger ! s’exclame Jules avec une frustration à peine dissimulée.
— Ce n’est pas le rêve qui définit qui nous sommes, c’est qui nous sommes qui définit le rêve.
Jules reste silencieux, cherchant à comprendre ce que ça veut dire.
Le vieux boulanger reprend après un silence.
— Les premières fois que je suis allé à l’arbre, je n’arrivais pas à cueillir un seul rêve, tout semblait hors de portée, je me sentais trop petit pour en atteindre un seul. Je suis revenu m’asseoir ici sur ce banc et j’ai pleuré de colère, de frustration et de tristesse.
Jules sent sa gorge se serrer.
— J’ai commencé à parler à haute voix, continue le vieux boulanger, j’en voulais à l’arbre à rêves ! Je lui ai envoyé quelques noms d’oiseaux, glousse-t-il en regardant l’arbre au loin comme pour demander pardon. Je suis resté là, la tête baissée pendant un long moment. Et entre deux sanglots, j’ai fini par dire que tout ce que je voulais vraiment : apporter de l’amour aux personnes du village, c’est tout ce que je souhaitais au plus profond de mon cœur.
Les paroles du vieil homme résonnaient dans le cœur de Jules et sa gorge se desserra.
— J’ai séché mes larmes, dit le vieux boulanger avec un geste sur son visage, et j’ai regardé l’arbre à rêves avec cette seule pensée : apporter de l’amour au village.
Jules tourne la tête et regarde lui aussi l’arbre à rêves.
— Je me suis levé, et j’ai marché sans plus réfléchir jusqu’à l’arbre à rêves, continue le vieil homme, emmené par ses souvenirs. Il semblait plus lumineux que d’habitude. Lorsque je suis arrivé sous les premières branches, j’ai remarqué un rêve qui était à ma portée. Mon cœur battait fort, très fort, comme pour un premier amour ! Le rêve se détacha de l’arbre sans effort lorsque je le pris dans mes mains et depuis lors, j’ai su que je voulais être boulanger.
— Et plus que les bouches, tu as nourri les cœurs de ton amour, chuchota Jules avec une clarté soudaine.
— L’arbre à rêves donne le chemin, mais c’est à nous de choisir l’intention, termine le vieux boulanger.
Jules se lève solennellement, comme porté par un nouvel élan.
— Tu as nourri nos cœurs toutes ses années de ton amour, dit-il, tu nourris désormais nos âmes de ta sagesse !
— Oui, tout comme mon corps, mon intention a évolué, sourit le vieil homme.
Jules tourne la tête vers l’arbre à rêves.
Il lui semble plus lumineux que d’habitude.
Le jeune homme prend une grande respiration avant de partir d’un bon pas vers l’arbre, et sourit.
Éclaireur
(pour en savoir plus sur mon cheminement, lire qui suis-je ?)
Magnifique… jolies leçons de vie
Merci tout c’est éclairé… Mon rêve est à porter de main
Bonheur et Amour
Magnifique et touchant. Mille mercis 🙏🌞💫
Merci 😍
Grand Merci !
Depuis des années Vous m accompagnez de votre Lumière d Ame .
Soyez remercié et béni !
Je transmet à mon fils qui se cherche…
Amour 💖
Marie Victoire
Merci Jean-Philippe. Oui, c’est qui je suis profondément qui défini mon rêve.
Merci beaucoup pour toute cette sagesse partagée qui m’aide à comprendre bien des choses. Merveilleuse journée à toi et à l’équipe
Jean-Philippe, merci pour c’est très beau conte très poétique et plein de sagesse ! 👌✨😍🎁🙏
Merci pour cette merveilleuse histoire, elle correspond à ce que je vis et cela m’a éclairé mes pensées.
Je souhaite à tous le monde de trouver en leurs cœurs, la réponse à leurs bonheur.
Pleins d’amour et de lumière pour vous.
Tres beau ce texte
A mettre en application
Merci
Un grand merci vendu coeur Jean Philippe, merci de cette poésie retrouvée chaque fois,de cette sagesse,de tant d’amour offert. J’ai tjrs grand plaisir à déguster tes histoires et à m’approprier leur philosophie toute simple mais percutante . Un gros câlin en retour (si tu veux bien)pour tout ce que tu donnes.
Marie Claude
Très inspirant, merci pour toutes ces petites lucioles distillées goutte à goutte 💞💞💞