Perte de repères, comment survivre ?

S'accrocher à des repères extérieurs ?

Le problème avec notre vie de tous les jours, c’est qu’elle est souvent rodée, la routine est présente, la semaine est déjà structurée, les weekends souvent aussi.

Quand on va au boulot, le chef nous dit ce qu’on doit faire.

Quand on regarde la télé ou qu’on écoute les autres, on nous dit comment notre vie devrait être, on nous dit de quoi on doit avoir peur, de quoi on a besoin pour être heureux, on nous dit ce qu’il faut faire pour être un zombie comme les autres.

C’est le médecin qui nous dit si on est malade ou pas, si notre corps a besoin de substances diverses et variées pour mieux fonctionner.

Tout est calé, tout est rythmé : qui fait quoi, quand, où …

La vie en mode automatique

Il n’y a qu’à suivre … les jours, les semaines, les mois défilent (les années ?).

Ce rythme est devenu une habitude, une structure de vie immuable ou presque, qu’on ne remet jamais en question.

Car changer quelque chose dans cette structure de vie devient de plus en plus compliqué avec les années, ou du moins c’est ce qu’on veut nous faire croire … et c’est en partie vrai, c’est la force de l’habitude …

Jusqu’à ce qu’un événement inattendu se produise et c’est la perte de repère(s).

  • Décès d’un proche
  • Licenciement
  • Annonce d’une maladie
  • Séparation

Tout est bousculé, on dit souvent que le monde s’effondre autour de soi.

Ma mère nous a quittés subitement un matin. Une chute. Des complications. Un changement de vie en quelques heures. Une perte de repère pour l’ado que j’étais mais aussi bien sûr pour mon père, ma sœur et le reste de la famille.

En fait, ce sont ces repères qui tombent et sans ces repères, on se sent perdu.

Le problème ce n’est pas les repères, c’est que ces repères sont à l’EXTÉRIEUR !

La difficulté provient du fait que l’on crée sa vie en fonction de repères extérieurs.

Je me sens bien parce que j’ai mon compagnon.

Mais si mon compagnon décide d’arrêter la relation, je suis perdue.

Je me sens bien parce que mon boulot m’apporte une sécurité et une structure à mon temps.

Mais si je perds mon boulot, je suis perdu, je ne sais plus structurer ma journée et je me sens en insécurité.

Cette perte de repères, elle peut avoir lieu à petite échelle ou à très grande échelle.

Vous avez dit zone de confort ?

Vous avez l’habitude de faire vos courses dans un certain magasin ?

Changez de magasin. Changez d’enseigne.

Vous ne reconnaissez pas les rayons, vos produits habituels, … Voyez comment vous vous sentez quand vous faites vos courses.

Faites-le dans un autre pays dont vous ne connaissez pas la langue et cela devient un vrai challenge !

Je l’ai ressenti en Bulgarie.

Produits différents, magasins différents, alphabet différent (!), rien à quoi se rattraper à part mes 5 sens et l’expérience :

Tiens c’est quoi ça ? hop j’essaie, on verra bien.

Ça commence même avant dans la rue, parce que sans connaître les enseignes, on ne sait pas où on met les pieds …

C’est comme ça qu’on se retrouve dans un magasin de bricolage quand on cherche le marchand de fruits :-).

Très attaché à la structure de manière générale dans ma vie, le fait de mener une vie de nomade à différentes reprises m’a beaucoup bousculé au début.

Je sentais le stress monter.

J’étais hyper frustré de ne plus comprendre mon environnement, de ne plus avoir mes repères.

J’avais besoin de savoir, de prévoir, de planifier, … de contrôler !

  • Où est-ce que je dors ce soir ?
  • Qu’est-ce que je vais faire dans ce pays ?
  • Combien de temps je reste ?
  • A qui je peux faire confiance ?
  • Comment je vais faire pour travailler ?

Et puis j’ai commencé à m’habituer.

Une habitude peut en cacher une autre

D’abord m’habituer à un nouvel environnement.

Autrement dit re-créer de nouveaux repères, rapidement et facilement.

Une fois, deux fois, hop c’est compris, je sais comment me déplacer dans cette ville.

Un magasin, deux magasins, trois magasins, c’est bon, je sais où faire mes courses.

Au bout d’une semaine ou deux, c’était rôdé, j’avais à nouveau suffisamment de repères.

Et puis, à nouveau, changement de lieu de vie, changement de pays, changement de fréquentations ou de contexte.

Et je recommence. Perdre puis retrouver des repères.

Et puis une deuxième habitude s’installe.

Je m’habitue à perdre mes repères et à en recréer.

Je m’habitue à être confronté à l’inconnu.

Je m’habitue à ne plus avoir de repères à l’extérieur.

Je m’habitue à lâcher prise.

Je sais que je peux me débrouiller.

Je sais que je peux trouver une solution.

Je sais que je peux demander de l’aide.

Je sais que je peux avoir confiance en moi.

Et je développe ainsi l’habitude de m’appuyer sur des repères INTÉRIEURS.

Et au final, on est de moins en moins impacté par les événements extérieurs.

On est de moins en moins attaché aux ressources extérieures.

On est de plus en plus dans le moment présent :

Qu’est-ce que je peux faire avec ce qui se présente à moi ici et maintenant ?

Et ça va devenir de plus en plus important.

Un repère peut en cacher un autre

Car le monde change de plus en plus vite.

Quelque soit la direction que le changement prend, il va falloir s’adapter de plus en plus et de plus en plus vite (ou pas).

Autrement dit être capable de changer ses repères rapidement.

L’erreur serait de changer nos repères extérieurs pour d’autres repères extérieurs.

Car les repères extérieurs vont se multiplier.

Alors comment savoir qui a raison ?

Regardez le phénomène des fake news depuis quelques années.

Au lieu de croire naïvement les médias, aujourd’hui, de plus en plus de personnes se posent la question :

Est-ce que c’est vraiment vrai ? est-ce qu’il y a une autre manière de voir ou de comprendre ces événements ?

On passe de repères extérieurs à des repères intérieurs.

On SE pose la question.

La vie nous invite donc à nous appuyer sur des repères intérieurs, à nous reconnecter à nous-mêmes, à nous faire confiance, à nous écouter nous-mêmes.

Comme si elle voulait nous préparer …

Beaucoup de personnes ne se reconnaissent pas dans le monde actuel, “Il faut changer le monde ! basculer de l’ancien vers le nouveau monde !”.

Mais ce qui nous empêche aujourd’hui de changer le monde, c’est aussi notre dépendance à tous ces repères du monde actuel.

A tous ces repères extérieurs !

Alors vous l’avez compris, votre mission si vous l’acceptez c’est de vous tourner vers des repères intérieurs (ou pas, c’est vous qui décidez …).

Partagez cet article à vos amis :

Laisser un commentaire

21 réflexions au sujet de “Perte de repères, comment survivre ?”

  1. Bonjour Jean Philippe
    Merci pour ce message qui nous ouvre à de nouvelles perspectives, plus responsables et qui améliorent notre bien être. On se sent vivant car on fait nos propres choix.
    J’ai expérimenté et cela m a apporté beaucoup de paix dans ma vie.
    Gratitude
    Martine

    Répondre
  2. Whaou !!! Merci Jean Philippe !
    C’est Exactement ce que je souhaite vivre à présent !
    Perdre mes repères et me fier a moi, mon intuition, mes expériences…
    D’ailleurs , je vends ma maison dans le but de partir voyager avec mes enfants.
    Ils sont bien dans le moment présent eux!?
    Des professeurs !!! Tiens, je vais les appeler ainsi ?

    Merci à la Vie de connecter parfois l’existence, la conscience et l’extase en moi ???

    Merci Jean Philippe et Neale pour le formidable chemin que vous faites et proposez à des milliers de personnes !!! Je ne suis qu’une goutte d’eau et vous avez changé ma vie !

    Répondre
  3. Bonjour,
    Expérience personnelle :
    J’aime bien ce texte..en fait je vis ce manque de repères depuis que j’ai quitté la ville pour la campagne.
    Le sentiment d’insécurité tente à s’estomper mais il est encore un peu là. Ce texte m’a permis tout simplement de prendre conscience que ce que j’étais en train de vivre et qui me semblait plutôt difficile, venait de la perte de repère.
    J’ai apprécie aussi l’idée des repères extérieurs et intérieurs….je me trouve finalement en concordance avec cette différence entre int. et ext. Ce texte m’a permis de relativiser et de revaloriser les moments de doutes que je vivais.
    Merci à Jean Philippe et pour ses envois journaliers que je découvre toujours avec plaisir. Merci bien sur aux textes de Neale.

    Répondre
  4. Bonjour,
    Je reçois vos mails depuis quelque temps déjà et c’est juste génial parce qu’à chaque fois, ou presque, à un jour près, le thème du sujet est parfaitement synchro avec ce que je vis.
    Ce qui me réjouis le plus c’est de lire de votre plume (ou clavier ?) les mots que je ne sais exprimer mais qui reflètent exactement mes ressentis, états d’âme…
    Ce qui me frustre la plupart du temps étant d’ailleurs de ne pas être en mesure de ”traduire” ce que j’expérimente pour en témoigner et peut-être donner envie à d’autres d’oser vivre leurs expériences.
    Bref, tout ça pour dire MERCI.

    Répondre
  5. Merci Jean Philippe pour ce joli texte et toutes les informations quotidiennes qui permettent de nous ancrer un peu plus quand tout chahute autour. Oui c’est bien vrai ces repères intérieurs et extérieurs, et c’est chouette de nous les rappeler car je m’aperçois que j’ai tendance à oublier ces vérités quand je me laisse happer par le tourbillon de la vie. Penser à faire un pas en arrière pour regarder ce qui se passe, se connecter à soi pour respirer… J’ai toujours plaisir à te lire, bonne continuation

    Répondre
  6. Merci Jean Philippe pour ce message qui tape juste, comme d’habitude. Bonne route à toi aussi. La vie est un beau voyage pleine de surprises, agréables ou non, qui nous amène à nous découvrir et nous reconnaitre ….loin du chemin bien balisé des moutons de Panurge…qui errent sans but personnel.

    Répondre
  7. Merci d’ouvrir le débat sur qqchose de tellement présent dans ma vie et qui m’empêche d’être “heureuse” …la perte de repères qui est pour moi le synonyme de solitude . Ne plus avoir d’entourage qui vous porte , les enfants , le mari…. Plus personne et la vie n’a plus de sens , plus d’intérêt …pour qui ? pour quoi ? se lever le matin , faire les choses machinalement , sans intérêts réels puisque , pour moi , la vie seule 24h/24 a quel intérêt ? , Il ne s’agit pas de sortir un peu le matin ou .. l’après-midi…voir untel ou untel ….le problème c’est de vivre seul avec soi-même , tout le temps …. Les repères ne sont plus là , les autres , l’entourage proche ….et pfuttt la vie n’a plus de sens , plus d’intérêt …mais je lutte ….merci de m’avoir lu. Joëlle

    Répondre
    • Bonjour Joèlle,
      je découvre aujourd’hui ton message ,
      J’ai envie de te dire:
      mais ne t’empèche pas d’étre heureuse car la perte de repère je l’ai subie aussi et je te comprends
      mais la vie a toujours un sens puisque tu es là, et regarde bien autour de toi il y a certainement quelqu’un qui a besoin de toi,
      et le matin sort pour voir le soleil se lever et le soir se coucher mais pas pour voir untel ou untel mais aussi faire des promenades ou faire “ce qui te fait plaisir a toi pas a untel ou untel ”
      et puis trouve toi un but pour faire quelque chose que tu souhaitais faire quand tu étais petite ,et que tu n’as jamais eu le temps de réaliser .
      Profite de chaque instant de chaque de jour .
      Je souhaite que ces quelques lignes puissent t’aider un peu.
      Odela.

      Répondre
    • Bonsoir, ton message me touche moi aussi,
      Tu sais il y a toujours dans la vie des passages difficiles dans la vie mais ils ne sont jamais vains.
      Tu vas te retrouver autrement tu verras, tu deviendras une nouvelle personne et envisagera la vie sous une nouvelle forme. Et là tu comprendra, tu seras heureuse.
      Rien est hasard. Nous somme venue dans ce monde pour apprendre et tout apprentissage est difficile, l enfant qui apprend à marcher pleure mais se relève et recommence encore et encore jusqu au moment où il trouve son équilibre et apparaît sur son visage un magnifique sourire. C est idem lorsque nous sommes adultes, nous tombons, ça fait mal, mais on se relève et on repart jusqu à trouver la meilleure des façon pour avancer avec bonheur.
      Ce ne sont pas des boniments, je l ai vécu.
      Crois moi tu as aussi une place au soleil.
      Je prie pour toi
      Marie

      Répondre
  8. Bonjour Jean Philippe,

    Un grand merci pour vos textes toujours aussi intéressants et inspirants🤗
    Je vous souhaite une journée douce et lumineuse.
    Valérie

    Répondre
  9. Bonjour Jean-Philippe,

    Ce que tu décris là, le tableau que tu peins et dans lequel tout le monde se reconnait, n’est-il pas le reflet de la conscience ? Ce monde n’est-il pas perçu par la conscience ? Il n’y a que la conscience et on nous fait croire que nous sommes nés et donc “tombés” dans quelque chose que l’on s’empresse de nommer réalité. Et si c’était le contraire ? Et si, chaque matin au réveil, le monde était crée par la conscience ? Oh! la la, la douche est froide ! Passons au commentaire suivant, dirons certains. L’homme est un rêveur ou plutôt une conscience qui rêve, qui rêve ce qu’elle croit être sa vie. Mais pour rêver, il faut dormir et combien de sages n’ont-ils pas qualifié l’homme de dormeur ?
    J’arrête de vous angoisser davantage et vous laisse réfléchir à l’anagramme de monde qui est …démon.

    Répondre
  10. Bonjour ! j’aime tout ce que vous partagez, à commencer par les pensées quotidiennes que je reçois tous les jours, déjà merci pour ça car c’est une invitation à cultiver ce mode de pensée et cela m’est très utile ! Au top cet article sur les repères ! prendre l’habitude de ne pas avoir d’habitudes, j’adore l’idée 👍😃, oui se tourner vers l’intérieur et y avoir nos repères. Merci pour ce partage très clair 😍👍

    Répondre
  11. Merci Jean-Philippe pour vos partages en général…

    Je vous trouve très inspirant dans vos exemples concrets, vos histoires. Si authentique et simple, parfois bouleversant et éclairant !

    Répondre
  12. Bonjour Jean-Philippe
    Ton article est très intéressant. J’aime te lire tous les matins. Merci.
    Tu sais il existe l’inverse.
    Ma routine que j’établis depuis qq mois, je l’aime.
    Elle est douce, calme et j’en apprécie chaque moment…
    Parce que depuis qq années je prenais soin de maman.
    La dernière année fut difficile pour elle et pour moi.
    On peut dire que j’ai retrouvé ma routine.
    Elle avait 90 ans a son décès en mars et elle est morte dans de grandes souffrances.
    Autant physiquement que psychologiquement.
    Ca peux paraître égoiste mais je profite de chaque moment que Dieu m’offre avec mon conjoint des 50 dernières années maintenant.
    On s’évade dans la nature avec notre petite roulotte et notre petit chien.
    Merci de m’avoir lu Jean Philippe.
    Linda Guimond

    Répondre
  13. Bonjour à tous, quelle vérité !!! Quelle raisonnance en moi !! La même semaine j’ai perdu mon compagnon, mon travail et une belle somme d’argent à cause d’une arnaque. Mon monde extérieur s’est effondré et moi avec. Cela fait maintenant 2 mois 1/2, et je reprends les reines que depuis quelques jours… En m’écoutant. Merci

    Répondre