Manuel tourne en rond.
Cela fait un moment qu’il est là.
Il ne comprend pas ce qu’il fait là, alors parfois il s’arrête.
Et puis, il repart comme à la recherche de quelque chose mais au fond, il n’avance pas.
Il le sent, ça bloque, il y a quelque chose qu’il ne voit pas.
Il a l’idée de lever les mains et il commence à tâtonner autour de lui.
Il découvre avec stupeur une paroi.
Comment cela avait-il pu lui échapper ?
Tout autour de lui, une paroi, sans recoin.
Il en fait le tour rapidement et se rend compte qu’il est dans un …
… trou !
— Mince, mais c’est pour ça que je n’avance pas ! s’exclame-t-il.
Comment a-t-il pu passer tout ce temps dans ce trou sans s’en rendre compte ?
Il refait le tour du trou comme pour se convaincre qu’il existe bel et bien.
Pensif, les mains sur les hanches, son regard se lève doucement et il découvre la sortie !
La lumière du jour éclaire une partie du trou et Manuel contemple quelques instants le bleu du ciel.
Sa beauté lui remplit le cœur.
Mais la surface lui paraît si loin.
Il soupire, en baissant la tête et s’assoit.
— Il va me falloir une solution miracle alors ! se dit Manuel.
Soudain, il entend des pas à la surface.
— Y’a quelqu’un ? demande-t-il plein d’espoir.
— Oui, dit une petite voix.
Au même moment, une toute petite main dépasse du bord du trou.
Manuel soupire.
Il ne se donne même pas la peine de se lever.
— C’est pas avec une main comme ça que je vais y arriver, je veux une main costaude, il va falloir de la force pour me sortir de là ! Il n’y a pas quelqu’un d’autre qui pourrait venir m’aider ?
Un instant passe et une autre main apparaît, plus grande mais toute fine.
Manuel soupire à nouveau sans même essayer.
— Quelqu’un d’autre encore ? Il me faut quelque chose de costaud !
Et les mains s’enchaînent comme un défilé : gantée, en sueur, doigts trop courts, avec seulement 4 doigts, …
Manuel est assis contre la paroi et se contente de lever les yeux à chaque proposition qu’il refuse presque automatiquement désormais.
Le temps passe.
Son dos commence à lui faire mal, la paroi n’est pas très confortable.
Manuel se retourne pour voir ce qui le gêne et s’interrompt, pensif, le regard sur la paroi.
Il se réinstalle différemment.
Il lève les yeux au ciel à nouveau.
Puis les ferme comme pour oublier sa situation.
Mais son dos lui fait mal à nouveau subitement.
Il se lève brusquement, rempli de colère contre le trou !
— Punaise, même pas confortable pour s’asseoir ! hurle-t-il presque.
Il a envie de taper contre la paroi mais il se retient au dernier moment, de peur de se faire mal.
Il essaie d’enlever un caillou qui dépasse de la paroi au niveau de sa taille comme pour faire mal au trou à la place.
Il le tire, le pousse, le gratte sans succès, frustré de ne pas pouvoir se défouler !
Il met tout son poids dessus, les pieds décollant presque du sol, en vain.
— Mais …
Il s’appuie à nouveau sur le caillou et se rend compte qu’il peut se soulever.
Ses pensées et son visage d’éclairent.
Il regarde attentivement la paroi et découvre avec stupeur tout un tas de caillou qui dépassent un peu partout !
Comment se fait-il qu’il ne les avait pas vus avant ?
Manuel secoue la tête de frustration mais se lance à l’assaut de la paroi, non plus pour la creuser mais pour la grimper !
Son cœur se remplit d’espoir quand il arrive après plusieurs tentatives à se maintenir au-dessus du sol.
Il continue sa progression, prise après prise.
Ses doigts glissent, des prises lui échappent, des pensées négatives lui envahissent l’esprit.
Il teste la paroi à plusieurs endroits, retient les meilleures prises, essaie différentes trajectoires, …
Il connaît bien la paroi désormais mais il n’est pas arrivé à en sortir encore.
Jusqu’à ce moment précis.
Il n’en revient pas.
Sa main, au lieu d’accrocher un caillou, s’est agrippée au rebord du trou.
Il a failli en perdre l’équilibre !
Il reprend son souffle, sécurise ses prises et dans un dernier élan se hisse en dehors du trou.
Manuel s’étale sur le sol, épuisé, les yeux fermés.
Son visage est caressé par l’herbe fraîche.
Il rouvre les yeux quand il entend des applaudissements.
Il se relève pour découvrir un groupe de personnes qu’il ne connaît pas mais dont il reconnaît les … mains !
Toutes ces mains qu’il avait rejetées.
Il regarde les visages qui lui sourient.
Et il sourit en retour.
Et pour aller plus loin : LA croyance qui vous bloque plus que vous ne pensez
😂🙏
L’histoire de Manuel me rappelle à quel point je ressens de la gratitude envers les événements de la Vie qui m’ont permis de voir la voir autrement avec tellement d’apaisement. Maintenant, je peux me questionner à savoir à quel point ma manière de traiter les informations provenant de mon monde extérieur détermine ma réflexion, ma prise de décision.
Pour Manuel, la petite main et toutes les autres lui offraient la solution pour la sortie. En effet, en acceptant au-delà du jugement la main tendue, il aurait découvert de la même façon qu’il a découvert qu’il tournait en rond dans un trou, la présence des aspérités lui permettant de s’élever. Qu’est-ce qui l’empêchait de voir l’opportunité?
Aujourd’hui, lorsque les complications m’assaillent, je peux choisir, le cœur confiant, l’inattendu. Einstein affirme « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. » En gardant l’esprit ouvert, il se crée, en esprit, un espace favorable pour accueillir la nouveauté. Comme l’enfant qui découvre le monde qui l’entoure, je peux moi aussi observer mon monde intérieur et extérieur d’un regard neuf. Chaque situation est une occasion d’ouvrir mon esprit. Merci la Vie! Joyeuses Pâques mes ami.es lumineux 🙂 xx xx
Bonjour à tous ! J’ai ma propre manière de faire. Quand un autre fait à sa manière “chez moi”, ça m’agace, ça m’énerve, ça me décentre. Le pire, c’est quand je répète ce que cet autre a fait. C’est là le truc qui cloche en soi, qui fait que l’on tourne en rond, dans un trou lol !