Georges et Émile avancent sur le chemin terreux.
Le ciel est dégagé en cette matinée froide.
Le bout de leur nez est bien rouge, le bonnet est bien enfoncé sur leur tête.
L’endroit est désert.
Les deux retraités profitent de ce milieu de semaine pour une nouvelle randonnée qu’Émile a trouvée.
Un parcours de 10 km qui les amène en haut de la petite montagne à 640 mètres d’altitude soit un peu plus de 200 mètres de dénivelé.
Émile sort de temps en temps son téléphone pour vérifier l’itinéraire aux embranchements et suivre la progression.
Georges jette un coup d’œil par-dessus son épaule à chaque fois pour voir où ils en sont.
Il pousse à chaque fois un soupir bruyant.
Émile sent bien que l’humeur de son ami Georges change à mesure qu’ils avancent.
— Qu’est-ce qui t’arrive, mon ami ? s’enquiert Émile alors qu’il range son téléphone une nouvelle fois.
— J’ai l’impression de ne pas avancer, répond Georges, enfin, je veux dire, j’ai l’impression qu’on n’avance pas.
— Pourquoi tu dis ça ?
— Je regardais ton téléphone, là, continue Georges, ça fait une heure qu’on marche et il indique une progression de 10% seulement ! Ça veut dire qu’on en a pour 10 heures encore, et je t’ai dit que je ne pouvais pas marcher aussi longtemps à cause de mon genou, et comme toujours…
Georges se lance dans un long monologue, comme à son habitude lorsqu’il se sent stressé.
Émile a l’habitude et le laisse parler pour qu’il vide son sac.
Après quelques minutes, Georges s’est arrêté, le visage fermé.
Émile le regarde du coin de l’œil et lui demande :
— Ça va mieux ?
— Hmm, grommelle Georges.
Émile sort son téléphone et lui montre.
— Regarde, Georges, dit Émile en pointant du doigt les indicateurs sur le téléphone. Là, c’est la progression en distance et là, la progression en altitude. Donc oui, on n’a pas encore beaucoup grimpé parce que la première partie de la randonnée est plate mais on a déjà parcouru plus de la moitié en distance !
Georges fronce les sourcils en regardant le téléphone de son ami.
— Tu ne regardais pas le bon truc ! conclut Émile en souriant. On avance très bien et on sera rentré pour ta sieste !
Vous avez l’impression de ne pas avancer sur votre chemin de vie ?
Que signifie “avancer” pour vous ?
Comment mesurez-vous votre progression ?
Dans l’histoire ci-dessus, Georges suivait la progression en surveillant l’altitude au lieu de la distance et il avait l’impression de pas avancer.
L’outil de mesure n’était pas faux, mais il n’était pas pertinent.
Le besoin de mesurer la progression, c’est un besoin du mental, un besoin de contrôler les résultats.
Cela peut être utile pour mener à bien un projet concret, mais pour avancer dans la vie, cela peut devenir une source de stress…
Le mental a en effet une perspective limitée sur votre expérience de vie.
Il va juger peut-être des expériences comme des essais / erreurs, mais chacune des expériences va avoir une raison d’être et va contribuer à vous faire avancer sur votre chemin :
- Pour comprendre un peu mieux qui vous êtes, ce que vous aimez, ce que vous n’aimez pas.
- Pour libérer des émotions, lâcher des croyances, faire la paix avec le passé… en le faisant ressortir de manière inattendue (douloureuse ?) parfois.
- Pour vivre des expériences pour affiner votre discernement, découvrir une nouvelle confiance en vous, et dans la Vie.
Le mental peut ne pas comprendre, mais l’âme sait ce qu’elle fait.
Le mental cherche à vous faire croire qu’il contrôle la situation, votre âme cherche simplement à vous faire grandir.
Le mental ne connaît pas les réponses, le cœur ne connaît pas les questions, disait Bouddha.
Soyez prudent avec les réponses que vous donnent le mental (et avec les questions que vous vous posez !).
Dans le monde du cœur, il n’y a pas de mesure de progression, il n’y a que le ressenti dans l’ici et maintenant.
Et c’est là, dans cet instant spatio-temporel, que vous trouverez les réponses.
Peu importe où vous en êtes sur votre chemin, souriez, car la Vie est en train de vous sourire.
Éclaireur
(pour en savoir plus sur mon cheminement, lire qui suis-je ?)
Merci
Merciiii!!!!! 🙏🙏🙏
C est prendre la vie comme elle vient,avec ses aléas, sans trop se soucier de demain.Bien à vous.
Merci pour ce réconfort..
Merci pour ce beau message. Bon week-end ❤️
Mille gratitudes d’Amour pour tout Jean-Philippe 🙏
Merci ça fait du bien de vous lire à tous les jours par les belles paroles que je reçois et qu’ils font réfléchir et grandir! Merci encore 💞