La surprise de l’optimisme : Ce que j’ai appris sur l’humanité

Scène du film Joyeux Noël de 2005
Scène du film Joyeux Noël de 2005

C’est peut-être l’un des livres qui m’aura le plus marqué en cette fin d’année 2024.

Il m’a permis de prendre conscience de croyances et de pensées que j’ignorais avoir à propos de l’humanité.

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que ces croyances étaient limitantes et allaient à l’encontre de ce que j’avais envie de croire, notamment après mes lectures de « Conversations avec Dieu ».

Ce livre, c’est « Humanité, une histoire optimiste » de Rutger Bregman (cliquez ici pour le site de la fnac).

Je ne vais pas vous en faire un résumé, mais j’aimerais partager avec vous quelques points marquants qui m’ont aidé à adopter une nouvelle perspective sur l’humanité – une perspective plus optimiste, plus enjouée et pleine d’espoir.

Notez que l’auteur s’appuie sur de nombreuses sources et études, avec une approche rationnelle, intéressante et posée qui permet de contester le narratif parfois dépressif sur l’humanité.

Je suis peut-être un peu naïf, mais beaucoup d’idées et de façons de voir l’humanité à travers les films et les livres sont erronées par rapport à la réalité. Et ce de manière souvent subtile pour ne pas dire vicieuse.

Un premier exemple concerne le comportement humain collectif en situation extrême, notamment pendant une guerre.

L’auteur évoque Londres pendant la Seconde Guerre mondiale et ses bombardements. Contrairement aux attentes, la population ne devint pas hystérique ou bestiale. L’ambiance restait étonnamment calme, les enfants jouaient dans la rue. Bien sûr, il y avait du chagrin et de la colère, mais les rues ne se transformèrent pas en ce cauchemar auquel on aurait pu s’attendre.

Un deuxième aspect frappant concerne les expériences menées pour étudier les comportements humains. Sans surprise :-), beaucoup d’entre elles ont été manipulées, ou leurs conclusions ont été arrangées pour aller dans une direction préétablie.

L’auteur aborde également les célèbres expériences de Stanford et de Milgram (qui ont été reprises souvent au moment des restrictions sanitaires), démontrant à quel point elles ont été manipulées pour arriver à des conclusions vendeuses. Il va au-delà de l’idée simpliste que « l’homme est mauvais » et suggère que c’est peut-être justement parce que l’homme est fondamentalement bon qu’il peut être amené à faire de mauvaises choses, croyant agir pour le bien.

Le problème est que ces conclusions servent encore aujourd’hui de base à l’enseignement sociologique et psychologique, même si on a depuis démontré que ces expériences avaient été biaisées. Nous restons collectivement ancrés dans une histoire négative sur la nature humaine.

Je ne vous parle pas des exemples à propos de faits divers, dont la perception négative a été amplifié par des journalistes en recherche d’audience …

Un point plus personnel m’a particulièrement interpellé : celui des soldats pendant la guerre.

Je me suis toujours demandé comment je réagirais en situation de guerre si je devais être amené à tuer.

Ma conclusion était que je n’en serais pas capable, me percevant comme lâche, et ce manque de courage générait un sentiment de honte.

Or, en lisant le chapitre sur la guerre, j’ai découvert que seule une personne sur cinq utilisait effectivement son arme à feu pour tirer ! Et pas spécialement sur l’ennemi ! Souvent juste en l’air, parfois sur eux-mêmes !

La violence est ainsi beaucoup plus difficile pour l’homme qu’on ne le croit. Elle n’est pas contagieuse, ne dure pas longtemps et n’a absolument rien de facile, conclut l’auteur.

Ces quelques pages ont fait bouger quelque chose en moi, une bascule d’une perspective à une autre.

Peut-être que le courage c’est de justement rester fidèle à notre nature profondément bonne.

Plus loin dans le livre, il y mentionne le premier Noël de la guerre de 1914 où les troupes françaises et allemandes s’étaient retrouvées pour célébrer Noël (événement repris dans le film « Joyeux Noël »).

Elles s’étaient même mises d’accord pour ne pas se tirer dessus. Et cette situation était loin d’être un cas isolé, bien au contraire. Les soldats s’étaient rendus compte que leurs ennemis ne correspondaient pas du tout à l’histoire que leur pays avait racontée à leur propos.

Toutes ces croyances, ces idées sont véhiculées par des histoires, des récits, des études qui ont une certaine perspective choisie parmi d’autres. Et nous avons la responsabilité de questionner ces histoires que l’on se répète, et de refaire un choix en conscience de continuer à les faire nôtres ou pas.

Qu’est-ce qu’on essaie de me transmettre à travers ce récit et pourquoi ?

Qu’est-ce qu’on essaie de me faire ressentir comme émotion à travers cette histoire ?

Si je crois que « l’autre » est mauvais comment est-ce que je vais me comporter ?

Si je crois au contraire que « l’autre » est bon, est-ce que je vais me comporter différemment ?

Imaginez la différence individuellement.

Imaginez maintenant la différence collectivement ?

Ce livre peut nous aider à passer d’un modèle inconscient de compétition à un modèle conscient de collaboration, en prenant conscience de croyances enfouies. Parce que la collaboration correspond peut-être plus à notre nature profonde.

C’est un autre retour vers soi !

Certaines parlent de 2025 comme une année de transition, c’est donc peut-être l’occasion de changer de modèle.

En écrivant cet article, je réalise que je ne retiens presque rien d’intellectuel, malgré toutes les études, chiffres et conclusions parfaitement digestes du livre. Ce qui reste, c’est comment il a su bousculer certaines croyances profondes pour les faire évoluer vers quelque chose de plus aligné avec mes aspirations.

C’est le véritable cadeau que je retiendrai de ce livre.

Mon intention n’est pas de vous suggérer de lire ce livre, sauf bien sûr s’il résonne pour vous, mais simplement de nous amener à questionner nos croyances sur l’humanité et à nourrir du discernement sur ce à quoi nous sommes exposés (je vous avais déjà invité à ne pas regarder une vidéo à ce propos : un léger désaccord, une vidéo à ne pas voir).

Merci à Michel et Rosine de m’avoir suggéré ce livre. Ce n’est pas dans mes habitudes de partager des lectures, mais celui-ci a particulièrement résonné en moi quand ils m’en ont parlé !

Partagez !

Laisser un commentaire

6 réflexions au sujet de “La surprise de l’optimisme : Ce que j’ai appris sur l’humanité”

  1. merci je suis en plein dans ce thème. lire. la violence et le sacré de René Girard puis te renseigner sur les vertus de la Justice Restaurative qui confronte de la plus petite à la plus grande délinquance , face à des victimes, le but étant de restaurer du lien et de comprendre l’autre Une merveille ! un proche l’a pratiquée…. et je conclue par une citation fétiche depuis mes 17 ans  » Nul n’est méchant volontairement  » Niestche ❤️. merci merci. Francoise

    Répondre
  2. Bonjour Jean Philippe
    Suite à cette lecture il y à beaucoup de questionnements
    entre le bien et le mal ce qui parait bien pour l’un ne correspond
    pas forcément à l’autre et vice versa .Je crois que personne ne sait
    réellement de quelle façon il va réagir face à une situation il en prend
    conscience après ou pas .là il peut alors se découvrir .
    pour moi il y a beaucoup d’amour et d’espoir dans l’humanité.
    pour moi ne pas tuer c’est un acte d’amour, de courage et de respect de la vie.
    si cela devient nécessaire pour sauver une vie ou plusieurs vies
    cela demande également de l’amour du courage et du respect .
    merci Jean Philippe .

    Répondre
  3. Moi aussi un livret m’a beaucoup secoué. vous connaissez peut-être Luc BODIN, suis allée sur son site et lu son « manuel de survie » Sidérant ! Malgré les horreurs on peut se sortir de situations négatives par notre foi. Je n’en dis pas plus. J’ai en main aussi « les lettres de Jésus Christ » qui avec « Conversations avec Dieu » éclairent mon cheminement.
    Merci pour vos messages quotidiens, dès mon réveil ils éclairent ma journée.
    Suzanne bientôt 84 ans….

    Répondre