Il y a quelque chose qui me fait sourire quand je regarde les titres de l’actualité dans le monde, sur cette « crise ».
Voire parfois ça me fait carrément rire.
Je me dis quand même : « Mais jusqu’où ils vont oser aller … !? »
Je tiens ça peut-être de mon père.
Quand je faisais la conduite accompagnée avec lui, il m’est arrivé une fois de griller un feu rouge !
Deux files, une pour aller à droite, une pour aller tout droit, celle où je suis arrêté au feu.
Le feu pour aller à droite passe au vert, je ne fais pas gaffe, j’appuie sur l’accélérateur, démarre sur les chapeaux de roue, et passe en trombe tout droit … malgré le feu rouge …
Heureusement pas d’accident (ni derrière nous …), je me rends compte de mon erreur quand je vois mon père accroché à la poignée au-dessus de la fenêtre, sur le point d’exploser d’un rire à moitié nerveux, après ce qui vient de se passer …
Il avait une sorte de détachement par rapport à certaines situations.
Aujourd’hui, ça me fait le même effet.
Il y a un détachement par rapport à ce qu’il se passe, pas complet, mais suffisant pour le vivre plutôt bien.
C’est comme si je regardais une série à épisodes et que je commentais l’évolution du scénario : « Eh ben ! Qu’est-ce qu’ils vont encore inventer ensuite au prochain épisode comme rebondissement ? »
Et même si je me laisse embarquer par un épisode ou deux, je reviens à la « vraie » vie rapidement.
Dissocié ? Déconnecté ? Détaché ?
Je me suis demandé si c’était normal comme réaction.
Est-ce que je devrais réagir autrement ?
Réagir ? Protester ? D’une manière ou d’une autre ?
Je ne ressens pas d’appel pour ça.
Mais de là à en sourire ?
La cigale le serpent et la fourmi
Parce qu’à un moment, il y a une chose que j’ai comprise et qui m’a redonné une foi incroyable.
Ce n’est pas une prédiction, une canalisation ou une autre théorie, mais une chose très logique.
Imaginons qu’il y ait quelques fourmis inoffensives dans votre cuisine.
Vous avez bien envie de vous en débarrasser, idéalement sans les écraser peut-être.
Vous allez chercher une petite pelle, une balayette, vous les ramassez et vous les jetez dehors.
Vous ne vous posez pas vraiment de questions, c’est fait en quelques secondes.
Maintenant, disons que votre cuisine est en Australie, pays réputé pour avoir les animaux les plus dangereux au monde.
Et dans votre cuisine, cette fois, un petit serpent extrêmement mortel, le genre de serpent pour lequel on apprend aux enfants à l’école à partir en courant dès qu’ils en voient un.
Vous ouvrez la porte qui mène dehors en restant bien loin du reptile en espérant qu’il parte de lui-même, vous lui donnez quelques injonctions peu convaincantes, vous essayez de le pousser de loin avec votre long balai, mais dès qu’il commence à se rapprocher de vous, plus que de la porte, vous décampez à toute vitesse dans la rue …
Quelle différence ?
Pourquoi vous ne prenez pas la petite pelle et la balayette pour faire la même chose qu’avec les fourmis ?
Avec les fourmis, vous agissez direct, vous prenez les choses en main et c’est bouclé en un instant.
Le pouvoir est clairement plus de votre côté que du leur …
Avec le serpent, vous incitez fortement mais vous ne pouvez pas être aussi radical, parce que vous avez peur de la réaction. S’il coopère, ça va, sinon …
Le pouvoir est plus du côté du serpent que du vôtre …
Donc cette crise que l’humanité traverse, et qui dure déjà depuis 18 mois au moment où j’écris, pourquoi c’est si long ?
Pourquoi la pression monte petit à petit au fil des mois et des annonces que ça va durer encore et encore ?
Pourquoi les restrictions ne se font pas d’un seul coup ?
Pourquoi les obligations et les interdictions ne sont pas immédiates ?
Hop, une loi, c’est fini et on n’en parle plus …
Ce serait plus simple non ?
Comme un coup de balayette et une petite pelle avec quelques fourmis …
Vous devinez ?
🙂
Parce qu’en fait, ils ont peur de la réaction …
Ils savent qui a le pouvoir en réalité …
Sinon ce serait déjà fait, d’un seul coup, circulez, il n’y a rien à voir !
Pourquoi faire les choses progressivement ?
Vous voyez ? 🙂
Comme ils ont peur, ils y vont petit à petit, un petit coup de balai de loin, quelques injonctions, et puis tant qu’ils voient que ça marche, ils vont un peu plus loin.
En fait, c’est comme s’ils avaient une lampe de poche et une figurine de monstre et qu’ils s’amusaient à faire peur avec l’ombre projetée sur le mur.
Tant qu’on reste prisonnier de cette illusion, on s’imagine que l’ombre du monstre est un vrai monstre et qu’il a le pouvoir de nous faire du mal.
Mais pour combien de temps ?
Qu’est-ce qui fait qu’une personne reste prisonnière de l’illusion ?
Qu’est-ce qui fait qu’une personne se réveille à son propre pouvoir ?
La suite au prochain épisode :-).
Éclaireur
(pour en savoir plus sur mon cheminement, lire qui suis-je ?)
Bonjour Jean-Philippe,
Merci pour ce message auquel j’adhère complètement. Ils n’auront pas notre colère ni notre peur.
PS. Ça fait plaisir de lire vos propres messages sans pub pour telle ou telle personne. 😅
Je vous embrasse.
Bonsoir Jean Philippe. Merci…Fabuleuse, votre histoire… impatiente de connaître la suite…🙏. Catherine
Bonsoir Jean Philippe et bravo. Une de vos meilleures interventions, si je puis me permettre, sans jugement. Très bien le serpent et la balayette. Moi également, je ris quand je les vois oser un peu plus chaque fois. Mais c est pénible à vivre. Ça m a donné envie de relire La Boetie et son Discours de la servitude ordinaire. On est en plein dedans.
Merci. Cordialement.
Christine
Bonjour Jean Philippe !
Très belle métaphore qui me convient bien ! J’observe à distance et reste en paix devant tout ce cahos organisé…le pouvoir de l’amour est toujours le plus fort, nous allons traverser et ils reculeront 😉
Merci pour la belle personne que vous êtes et les messages inspirants que vous partagez 🙏☀️
Ils connaissent bien le processus d’adaptation, de sur adaptation, connu sous le nom du syndrome de la grenouille. Olivier Clerc a écrit un livre dessus. Merci de ce texte qui me remet tout cela en mémoire