Et si l’épine dans le pied avait un sens ?

Imaginez.

Vous avez une épine dans le pied.

C’est trop douloureux de l’enlever, vous avez peut-être essayé mais rien que de voir une pince à épiler maintenant se rapprocher à moins d’un mètre, ça vous met dans tous vos états.

Tant pis, ça reste là, après tout, y’a plein de monde qui a une épine dans le pied.

Donc, au fur et à mesure de votre vie, vous allez mettre en oeuvre des stratégies pour éviter que cette épine dans le pied ne vous fasse trop mal.

Vous allez par exemple choisir un certain type de chaussures, avec une semelle plus épaisse pour ne pas trop appuyer là où ça fait mal.

Vous allez changer votre démarche pour mettre le poids du corps sur l’autre pied et compenser.

Vous allez éviter de marcher de trop en fait, parce qu’en fin de compte, c’est à chaque fois que vous posez le pied que ça peut faire mal ou créer un inconfort.

Et puis l’habitude aidant, vous vous y êtes fait à cette « condition ».

C’est comme si cette épine, elle faisait partie de vous maintenant.

Elle fait partie de votre corps.

Comme si vous l’aviez adoptée !

Elle est presque devenue une source d’inspiration.

En fait, vous avez même développé une nouvelle forme de semelle et vous avez créé une entreprise pour la commercialiser et aider ainsi les gens qui, eux aussi une épine dans le pied.

Vous avez développé des compétences, et vous donnez des conférences pour expliquer en quoi c’est important d’avoir de bonnes semelles, qu’il est possible de marcher autrement pour avoir moins mal, que d’avoir une épine dans le pied, ce n’est pas une fin en soi, que vous pouvez vivre normalement.

Vous expliquez aussi aux gens autour de vous, qu’il faut qu’ils comprennent qu’avoir une épine dans le pied c’est un vrai handicap, et que les milieux professionnels devraient fournir des semelles à leurs employés pour les aider à mieux travailler.

Vous avez réussi à faire réduire les distances entre les arrêts de bus dans votre commune pour avoir à moins marcher justement !

Quand vous regardez en arrière, vous êtes fier de votre parcours, d’avoir pu sensibiliser le monde aux personnes qui ont une épine dans le pied.

Beaucoup de personnes vous remercient, vous partagent leur gratitude.

Vous gagnez votre vie et vous vous sentez utile !

Même si au fond, y’a un truc qui ne va quand même pas …

Quand la vie reprend les rênes

Un jour, les circonstances changent un peu, puis de plus en plus.

Les trottoirs sont goudronnés différemment et vos semelles ne compensent plus assez les chocs, l’inconfort revient.

Votre vie s’est accélérée, rendez-vous, déplacements, etc… vous obligent à un rythme plus important, vous fait marcher plus encore, augmentant ainsi l’inconfort de votre pied.

Au bout d’un moment, l’inconfort devient douleur.

Vous ne comprenez pas.

Frustration, stress, colère presque.

Toutes ces années de bataille, de gestion de la douleur, de contrôle de l’inconfort pour en arriver là ?

Vous décidez d’aller voir quelqu’un.

D’abord un spécialiste des chaussures pour améliorer votre confort.

Puis un spécialiste de la psychologie de la douleur, parce que ça n’est plus soutenable.

Voire un thérapeute pour vous aider à mieux vivre psychologiquement cette condition.

Rien n’y fait.

C’est à ce moment-là qu’on vous suggère d’aller voir un médecin.

Au début, vous êtes sceptique, vous ne voyez pas comme un médecin pourrait vous aider, mais vous n’avez plus rien à perdre, vous êtes dos au mur.

Il regarde votre pied et découvre l’épine.

Il vous dit simplement qu’il faut l’enlever, qu’elle est là, la source du problème.

QUOI ?

Mais … mais … cette épine, elle fait partie de votre corps, elle fait partie de vous maintenant !

Vous avez construit votre vie autour de cette épine, vous avez forgé votre caractère, votre personnalité, voire votre identité.

Si vraiment c’est ça, la source de votre problème, ça va bousculer toute votre vie, votre entreprise n’aura plus d’intérêt, votre métier n’aura plus de sens, votre vie va s’écrouler !

C’est toute votre identité qui est remise en question !

Alors ? Qu’allez-vous choisir ?

Un problème épineux ! 🙂

Mon exemple est caricatural volontairement.

Mais peut-être que cette histoire résonne pour vous d’une manière ou d’une autre.

Peut-être individuellement et probablement collectivement.

Alors, oui, du côté médical, souvent c’est le cas, on va s’occuper des symptômes sans s’occuper des causes (qui sont souvent mal ou pas comprises). Bien sûr, amputé d’un bras, c’est une autre histoire.

Collectivement, notre société a été construite sur un ensemble de règles complexes (procédures, démarches, …) et ça occupe bien du monde pour gérer cette complexité. Si on simplifiait, que ferait-on de toutes ces personnes au milieu ?

Mais c’est surtout valable dans bien des aspects de la vie à titre individuel.

Dans mon exemple de l’épine, la solution est manifestement évidente.

Pour d’autres cas, notamment émotionnels, ça peut très vite devenir subtil.

En fait, tout dépend déjà de la perception que l’on a du problème (et vos croyances à propos du problème).

Et vous l’avez compris dans mon exemple, que se passe-t-il si je résous mon problème une fois pour toute ? Quels bénéfices vais-je perdre ?

Si j’ai construit toute ma vie autour de ce problème, si j’ai appris à bien gérer les conséquences, si j’ai compensé le déséquilibre, c’est comme si j’avais construit une forteresse autour de la source du problème !

Personne ne peut plus approcher, sinon la vie que je me suis construite va s’écrouler !

Alors, j’aimerais vous partager quelques idées pour vous sortir de votre propre forteresse quand même !

1. La vie vous poussera toujours à faire face

Vous aurez beau chercher à éviter le problème, la Vie va toujours vous le remettre sur le chemin, avec beaucoup de bienveillance.

De plus en plus fort si besoin … surtout si vous ne voulez pas le voir ou l’adresser vraiment.

A ce jeu-là, la Vie est toujours plus forte ! 🙂

Jusqu’à ce que vous transcendiez le « problème ».

Que vous trouviez le cadeau qui se cache derrière.

Un problème est une marche dans l’escalier de la Vie qui cherche à vous élever.

Rien que d’accepter cela, c’est changer de perspective, donc de perception sur ce qu’il se passe.

2. Arrêtez de regarder à l’extérieur

C’est la faute des autres !

Vous allez projeter votre problème vers l’extérieur et vous allez essayer de changer votre environnement pour satisfaire les besoins du problème (pas véritablement les vôtres, ceux du problème !).

Tant que vous n’y arrivez pas, vous blâmez l’extérieur !

On a toujours au moins une petite part de responsabilité dans un problème … (même si votre ego vous dit le contraire).

Donc si rien n’a marché jusqu’à présent pour le résoudre à l’extérieur, peut-être faudrait-il creuser à l’intérieur !?

3. Tout ce que vous avez vécu a un sens

Il n’y a rien d’aussi faux que de dire « J’ai perdu XX années de ma vie ».

Ce n’est pas parce que vous ne comprenez pas le sens d’une expérience qu’il n’y en a pas !

Et quand bien même, votre vie devait changer du tout au tout, vous avez appris, grandi, évolué grâce à cette expérience, beaucoup plus que vous ne pensez !

Je l’observe chez les personnes que j’accompagne à chaque fois.

Et, croyez-le ou non, cela va vous servir ensuite !

La Vie est extrêmement intelligente, il n’y a pas de hasard.

Dieu ne joue pas aux dés, disait Einstein.

Tout est parfait, disent-ils en spiritualité.

4. Le problème vous pousse à vous ouvrir

Combien de personnes se sont ouvertes à la spiritualité après des expériences douloureuses ?

Combien de personnes se sont ouvertes aux médecines alternatives quand rien ne fonctionnait pour les soigner ?

La solution se trouve très souvent en dehors de notre champ de conscience au début, sinon on aurait déjà résolu le problème ! 🙂

Donc quand on n’a pas la solution, c’est qu’il faut aller voir au-delà de ce que l’on pense savoir, de ce que l’on croit être vrai.

C’est donc une recherche intérieure pour nous ouvrir à plus vaste.

Notre conscience grandit grâce à tout cela.

Questionnez la normalité

Le problème avec les problèmes au bout d’un moment, c’est qu’on croit qu’ils font partie de nous.

On s’y est tellement habitué à cette douleur, à ce mal-être que l’on considère que c’est la normalité.

C’est devenu un niveau de référence.

Ce serait comme enseigner à des enfants que la température normale pour une douche c’est 10°C. Au bout d’un moment, ils s’habituent.

Vous définissez une normalité, comme si faire autrement n’était pas possible.

  • C’est « normal » d’avoir mal tout le temps.
  • C’est « normal » de se sentir triste tout le temps.
  • C’est « normal » d’avoir peur tout le temps.

Donc, questionnez cette « normalité », questionnez votre problème, questionnez les croyances autour de lui.

  • Est-ce que ça fait vraiment partie de moi ?
  • Est-ce que c’est vraiment quelque chose que je ne peux pas changer ?
  • Est-ce que je peux imaginer une version de moi-même sans ce problème ?
  • Comment serait ma vie sans ce problème ?

Ça vous aidera à cesser de vous concentrer sur votre problème et à trouver ce qui vous attend derrière comme cadeau !

Vous voulez aller plus loin ?

Pensez collectif !

  • Comment seraient nos vies sans ces problèmes collectifs ?
  • Comment serait le monde sans toutes ces difficultés ?

Pour certaines personnes, ça peut être difficile comme exercice, car l’attention est plus portée sur les problèmes que sur ce qu’on veut vraiment.

La fin de l’histoire ou le début d’une autre ?

Le docteur vous dit qu’enlever cette épine de votre pied, c’est une procédure classique et rapide, qu’il n’y a aucun souci à vous faire.

Vous sentez que les doutes sont là, bien présents, mais au fond de vous, vous savez que vous allez le faire.

« Ca y est ! », vous dit le docteur le lendemain, l’épine est enlevée !

Votre pied est encore engourdi, il faudra quelques jours pour qu’il se remette.

Les semaines passent et vous n’en revenez pas.

Plus d’inconfort, plus de douleur, rien.

Pour la première fois depuis des années, vous marchez pieds nus !

Pieds nus !

Le contact de l’herbe sous le pied est un délice sensitif !

Votre démarche se rééquilibre ce qui fait disparaître vos problèmes de dos et de hanches.

Un bien-être incroyable parcourt votre corps désormais ce qui améliore aussi votre humeur, pour vous-même et pour les autres.

Car cette douleur permanente, vous la projetiez à l’extérieur constamment, notamment dans vos relations, vous vous en rendez compte maintenant.

L’énergie que vous aviez pour vos activités précédentes change.

Moins en réaction, plus en création.

Plus positive.

Une nouvelle orientation, une nouvelle envie.

Vous vous formez à la réflexologie et vous vous rendez compte que vous excellez.

Après tout, vous avez de bonnes bases, vous connaissez les moindres recoins du pied maintenant, à travers votre douleur et votre inconfort toutes ces années et aussi à travers toute votre expérience sur le travail des semelles !

Cela vous donne des idées !

Vous fabriquez des semelles auto-massantes qui permettent de percevoir le contact du sol sans inconfort.

Vous faites la promotion de la marche thérapeutique, vous emmenez des groupes pour aider les personnes à se reconnecter à leurs corps, à s’enraciner, à travers le contact des pieds.

Vous devinez intuitivement, rien que d’après leur façon de marcher ce qui ne va pas dans leur vie et vous les aidez à se libérer d’anciennes émotions, ou croyances.

Vous découvrez une joie nouvelle, un sentiment de contribution incroyable !

Vous n’auriez pas cru cela possible !

Et lors d’une randonnée, votre nouvelle passion, vous souriez.

Vous souriez à la vie qui vous a fait traverser toutes ces expériences pour en arriver là, ici et maintenant.

Quand vous repensez à cette épine, vous vous surprenez à ressentir de la gratitude.

Sans elle, vous ne seriez pas la personne que vous êtes devenue.

Vous contemplez le paysage en haut du sommet, le chemin parcouru depuis en bas.

Tout cela avait un sens et vous l‘incarnez aujourd’hui, pleinement.

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7 réflexions au sujet de “Et si l’épine dans le pied avait un sens ?”

  1. Pourquoi ? pourquoi mettons nous toujours autant de temp à choisir et appliquer la soution qui se trouve toujours à notre portée ? un mystère….

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    • La résistance met en lumière nos peurs qui nous maintiennent dans la répétition lorsque nous les dépassons nous atteignons une nouvelle marche plus joyeuse plus apaisante, nous grandissons …
      MERCI encore Jean-Philippe pour ce texte ? MarieThé

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  2. Jean-Philippe, je connaissais les écrits de Neale depuis le début. Je vous lis depuis longtemps. J’ai acheté une de vos dernières formations que je n’ai pas réussi encore à terminer….MON ÉPINE DANS LE PIED. Votre lettre de ce matin 7 septembre 2020…aurait pu être écrite pour moi. Elle est pour tous. C’est cela l’excellence de l’écrivain. Permettre que l’on se sente unique, précieux pour l’auteur au point qu’il NOUS écrive en personne sans que l’on ne se connaisse. Bravo et merci. Cette lettre comme tous les envois quotidiens que vous faites des pensées de Neale, est réglée comme une horloge dans mon espace d’évolution. Quelle synchronicité palpable. Je pratique depuis très longtemps la REFLEXOLOGIE PLANTAIRE?, je travaille en énergétique selon les médecines orientales chinoise et japonaise depuis autant de temps et accompagne tous ceux qui finissent par s’en remettre à la médecine alternative. Merci, merci, merci pour cette lettre du jour et la pensée de Neale partagée aujourd’hui à 7h07 le 7 septembre 2020. Merciiiiiii

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  3. Hello merci pour cette magnifique « image ». Comment allez chercher l’origine, je n’ai absolument pas envie de souffrir. J’essaye depuis des années de « comprendre » pour passer à autre chose, mais…. ce n’ai pas du simple. Et si vous avez une piste, je suis preneuse ?

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  4. Bonjour Jean Philippe
    Merci pour votre mail, ô combien je me reconnais dans ce propos.
    Difficile d’avancer tant les blocages sont subtils, je sens bien que quelque chose « cloche » mais démunie et lasse pour déchiffrer.
    Néanmoins au fond de moi quelque chose me pousse à espérer un changement aussi radical qu’il puisse être.
    Merci pour ces belles inspirations.
    Namasté

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