Fraîchement installé en Nouvelle-Zélande, je m’étais arrêté un instant.
La nouveauté exotique du pays ne compensait pas le vide à l’intérieur.
Quelque chose ne tournait pas rond.
Ou du moins n’avançait pas (plus) dans la bonne direction.
L’excitation pour les défis intellectuels des projets informatique s’évanouissait encore plus.
Une partie de moi, plus automatique, aimait encore ça, mais ça ne me nourrissait plus autant qu’avant.
Ce n’était plus un moteur en soi.
Cela avait laissé la place à autre chose.
Un sentiment d’inutilité, d’ “à quoi bon”.
“Qu’est-ce que je fiche là ?” me demandais-je à propos de mon métier.
J’avais bien le sentiment qu’il y avait autre chose pour moi dans cette vie mais j’avais 30 ans de chemin de vie, de croyances dans mon sac à dos et il était lourd pour moi.
Une porte s’était ouverte à l’intérieur.
Impossible de la refermer.
Le dentifrice est sorti du tube.
L’entropie de l’Univers a augmenté.
Cette porte, c’était une invitation pour moi à me poser des questions.
“Qu’est-ce que je fiche là ?” n’est pas la meilleure je vous l’accorde :-).
Mais rapidement, tout a convergé vers une nouvelle question : Qui suis-je ?
Et c’est le début d’un nouveau chemin …
Souvent, je remarque que beaucoup de gens s’attendent à recevoir toutes les réponses d’un coup.
De passer de ce début de sentiment de ne pas être à leur place à la clarté ultime, suprême sur leur chemin de Vie (avec trompettes et lumières divines qui descendent du ciel !).
“Jean-Philippe, c’est quoi ma mission ?” me demande-t-on en session individuelle.
Mais l’accès à la réponse dépend du chemin de chacun.
La Vie, l’Univers a un côté pratiquo-pratique, il est parfois plus pragmatique que nous !
S’il ouvrait toutes les portes et les fenêtres à l’intérieur de nous d’un seul coup, ce serait l’éblouissement total !
“Ah mon Dieu, je n’y vois plus rien !” nous dirions-nous en protégeant nos yeux de toute cette lumière !
Donc, l’Univers y va au fur et à mesure, heureusement pour nous !
Une fois qu’on s’habitue à cette nouvelle lumière, autrement dit une fois qu’on a pris conscience du message, qu’on a intégré cette nouvelle idée en soi, alors seulement, une nouvelle porte peut s’ouvrir !
C’est pour cette raison qu’il faut des moments d’introspection, de recueillement, de prise de recul, de solitude, de tranquillité, … Peu importe le mot que vous posez dessus !
Faire une pause par rapport au rythme de la Vie et juste laisser infuser cette nouvelle idée, la laisser descendre à l’intérieur de soi.
Tout est tellement fait pour nous pousser à faire, faire et encore faire, et courir, courir, et encore courir.
Tout est mis en place pour nous distraire, pour nous faire changer d’idée, constamment : listes de choses à faire, notifications du téléphone, faire défiler les publications d’un réseaux social sur son téléphone, affiches dans la rue, zapping radio/télévision, …
Tout va beaucoup plus vite et tout occupe de la place, nous empêchant de prendre naturellement ces moments de pause.
A me relire, j’ai l’impression de parler comme un “vieux” … 🙂
Mais les “vieux” avaient ces opportunités de réfléchir, de mûrir des idées, d’intégrer, car ils étaient moins soumis à toutes ces perturbations constantes auxquelles nous sommes exposés désormais.
Il y a donc un effort à faire pour créer des moments de pause pour assimiler des prises de conscience, pour s’habituer à cette nouvelle lumière intérieure.
Le rythme extérieur n’est pas le rythme intérieur.
Ce n’est pas au rythme extérieur de dicter le rythme intérieur.
Je sais, c’est parfois difficile.
Les autres avancent, font ceci ou cela, on compare sans arrêt, les contraintes extérieures nous forcent à faire encore plus, à continuer de courir.
Mais si c’est le monde extérieur qui contrôle votre rythme intérieur, vous n’êtes plus aux commandes de votre vie.
Donc prenez le temps de vous habituer à cette nouvelle lumière à l’intérieur.
Prenez un temps pour vous, faites une pause, laissez mûrir, prenez soin de vous.
Alors, oui je sais, moi aussi je suis parfois impatient et j’aimerais bien qu’on ouvre plusieurs portes à la fois !
Mais c’est risquer l’éblouissement !
C’est risquer de se bloquer soi-même pour un bout de temps !
Car la lumière éclaire également des zones d’ombres … des pensées négatives, des peurs, des aspects de soi qui ont besoin d’être transcendés et guéris …
Trop de lumière peut certes nous éblouir mais aussi nous faire prendre conscience de la taille de la cave à nettoyer !
Et ainsi nous décourager, voire nous faire rebrousser chemin !
Quand j’ai commencé à traduire les pensées quotidiennes, je les envoyais à … une personne !
Oui, une seule !
Ça m’allait bien, je ne me posais pas 50 questions.
Si l’Univers m’avait dit que j’allais les envoyer à des dizaines de milliers de personnes, j’aurais … explosé en plein vol !
J’aurais “flippé”, j’aurais tout arrêté parce que je n’étais pas prêt à l’entendre, ça aurait été trop, trop de pression, trop d’enjeu, trop de dialogue intérieur négatif.
J’aurais eu trop peur, peur de me tromper, de décevoir, de ne pas être à la hauteur, … La liste est longue :-).
Ça aurait pu être également trop de tentation pour l’ego de prendre la main et ainsi passer à côté d’un chemin de développement personnel plus humble et plus libre.
Vouloir tout savoir d’un coup, est un besoin du mental, le besoin de contrôler la situation, de contrôler le chemin.
C’est aussi ce qui paralyse souvent les personnes qui ne savent pas quoi faire.
“Je ne ferai quelque chose que si j’ai la réponse, que si je sais EXACTEMENT où je vais ! Et si ça va marcher ou pas !” 🙂
Le problème, c’est que la réponse vient en avançant sur le chemin.
Si je fais un pas, alors je vois où je peux faire le suivant.
Mais pas avant ! 😉
Imaginez vous partez vous balader à la campagne.
Vous avancez sur un chemin sans savoir où vous allez, juste pour le plaisir de marcher.
Vous arrivez à un embranchement et vous devinez qu’au fond du chemin de droite, il y a un village.
Vous avancez alors sur ce chemin, le village devient de plus en plus visible : des maisons individuelles, un clocher, une colline, une ferme …
Vous êtes attiré par la ferme alors vous prenez un chemin qui vous rapproche de la ferme.
Mais ce changement de direction, cette nouvelle destination plus précise que vous visez désormais, n’a été possible que parce que vous avez avancé sur votre chemin !
En fait, il faut bien comprendre que c’est vous qui déroulez devant vous le tapis de votre chemin de vie.
Vous ne savez pas à l’avance si ça va tourner à gauche, à droite, ni où ça va aller !
Et c’est ok :-).
Revenez à comment vous vous sentez sur votre chemin ici et maintenant.
Vous n’avez le contrôle que sur ce qui se présente dans l’instant.
Sur votre prochain pas.
Pas sur le 158ème.
Le suivant seulement.
Concentrez-vous là-dessus.
De toute façon, il n’y a que sur celui-là que vous avez le contrôle ! 🙂
Et en cas de doute à un carrefour, je vous renvoie vers cet article !
Merci Jean Philippe pour ce merveilleux et simple partage accessible à chacun pour faire un pas de plus !☀️🙏🌟
Tellement vrai. Merci